Les jardins suspendus de Babylone



    Le fil rouge : Pour faire un jardin, il faut un morceau de terre et l’éternité.



    " Olala le chat, mais qu’est-ce que tu fabriques ?
    " Je jardine, ça se voit pas ?
    " Tu jardines ? T’es sérieux là ?
    " Ouep !
    " Mais t’as le derrière scotché sur un p’tit banc !

    " C’est fait pour. Regarde : d’un côté tu t’assois, et de l’autre tu te mets à genoux. Quand tu veux r’monter y’a des machins pour t’aider à te remettre sur tes pattes ...
    " Euh ... c’est un banc de barbon ça !
    " Nan madame, c’est un banc pour que la terre elle soit plus si basse et que tu puisses planter sans te plier le râble en quatre.
    " C’est ce que je dis : un banc d’vieux.
    " Nan, un banc préventif. Moi j’ai pas un dos de fer avec des charnières, alors j’ménage. D’abord tu poses le banc par terre, plutôt là où y’a pas d’terre pour que tes pattes elles soient pas barbouillées. Après tu poses tes fesses sur la tablette. Tu tortilles un peu pour que tu soies bien calé. Tu t’concentres et tu scrutes.
    " Tu scrutes ? Tu veux dire que tu fais l’œil mi-clos et que t’attends ? Un coup à roupiller dans la seconde ça !
    " Pchiii ! Tu r’gardes l’ampleur du taf, quoi. Tu estimes ... Bon. Quand t’as fait ça, tu dis à quelqu’un de t’amener les pots et la terre à taupe.
    " D’la terratop ? Gné ???
    " Olala ! D’où tu sors ? La terre à taupe c’est c’que t’as ramassé là où y’a des taupes.
    " Mais si y’a pas d’taupes ????
    " Bin t’en n’as pas, c’est pour ça qu’au début tu scrutes. Comme ça si y’a quelqu’un, y t’apporte les pots et la terre à taupe.
    " C.Q.F.D. !
    " Maintenant t’as tout. Tu lui dis de mettre la terre dans les pots.
    " A qui ?
    " A celui qu’est là et qui n’a rien d’autre à fiche. Décidément, tu suis pas !
    " Si môssieur, je suis. En fait, tu fais faire tout le boulot à ta place !
    " Nan. Faut toujours un qui fait et un qui dirige la manœuvre. La manœuvre, c’est moi. Après tu lui dis de faire un trou et de mettre les graines dedans. Et voilà y’a plus qu’à attendre que ça pousse.
    " T’arroses pas ?
    " Et la pluie, hein ? La pluie qu’est-ce t’en fait ? C’est pas pour des prunes, la pluie, c’est pour arroser les pots. Tu fais pareil, t’attends. Y’a bien un moment où y va se mettre à tomber des cordes : là, tu laisses faire.
    " Ca c’est d’la culture bio : rien que du naturel ! Mais dis donc, à quoi ça sert l’autre côté de ton p’tit banc ?
    " Bin à sniffer !
    " ???

    " Pfiouuuuuuuuu ! Alors tu retournes le p’tit banc, tu plies les rotules, tu t’poses sur la pliure du genou, tu t’penches sur le pot où le machin a poussé et tu plonges ton nez dedans. Et tu fais ça autant que tu veux : tu plies tu poses tu penches tu plonges tu r’dresses, tu plies tu poses tu penches tu pl ...
    " Waouh !!!! C’est l’prie-Dieu que tu viens de réinventer là, dis donc !
    " Et l’miracle du jardinage hein ??? Faut bien que ça vienne de quelque part !
    " Au fait, qu’est-ce que tu plantes ? D’la salade ?
    " D’l’herbe à chat, t’en veux ?
    " Ca r’ssemble à d’la salade ...
    " T’y connais rien !
    " Tiens y’a un coucou qui chante, t’as une pièce de monnaie dans ta poche ?
    " ...

    Kodama


    Les conseils avisés de Garance, semeuse qualifiée
    Devenez grainetiers : ce n’est pas des graines que vous stockerez
    mais ... de l’optimisme !




    *Le coin des porte plumes ... d’hier et d’aujourd’hui*

    Le jardin était grand, profond, mystérieux.
    Fermé par de hauts murs, aux regards curieux,
    semé de fleurs s’ouvrant ainsi que des paupières,
    et d’insectes vermeils qui couraient sur les pierres.
    Au milieu presque un champ, dans le fond, presque un bois.
    Victor Hugo


    Je suis maintenant à l’arrière, dans le jardin ... Une véritable réserve de papillons, je m’en souviens, avec de hautes palissades, une grille et un cadenas ; les arbres y ploient sous les fruits qui m’apparaissent plus mûrs et plus savoureux qu’aucun fruit plus tard dans n’importe quel jardin, et ma mère en cueille quelques uns dans un panier pendant que je reste là, engloutissant furtivement quelques groseilles à maquereau, tout en essayant de paraître immobile.
    Charles Dickens


    Le jardin extraordinaire *** Charles Trenet

    C’est un jardin extraordinaire
    Il y a des canards qui parlent anglais
    Je leur donne du pain ils remuent leur derrière
    En m’disant " Thank you very much Monsieur Trenet "
    On y voit aussi des statues
    Qui se tiennent tranquilles tout le jour dit-on
    Mais moi je sais que dès la nuit venue
    Elles s’en vont danser sur le gazon
    Papa, c’est un jardin extraordinaire
    Il y a des oiseaux qui tiennent un buffet
    Ils vendent du grain des petits morceaux de gruyère
    Comme clients ils ont Monsieur le maire et le Sous-préfet

    Il fallait bien trouver, dans cette grande ville maussade
    Où les touristes s’ennuient au fond de leurs autocars
    Il fallait bien trouver un lieu pour la promenade
    J’avoue que ce samedi-là je suis entré par hasard
    Dans dans dans

    Un jardin extraordinaire
    Loin des noirs buildings et des passages cloutés
    Y avait un bal qu’donnaient des primevères
    Dans un coin d’verdure deux petites grenouilles chantaient

    Une chanson pour saluer la lune
    Dès que celle-ci parut toute rose d’émotion
    Elles entonnèrent je crois la valse brune
    Une vieille chouette me dit : " Quelle distinction ! "
    Maman dans ce jardin extraordinaire
    Je vis soudain passer la plus belle des filles
    Elle vint près de moi et là me dit sans manières
    Vous me plaisez beaucoup j’aime les hommes dont les yeux brillent !

    Il fallait bien trouver dans cette grande ville perverse
    Une gentille amourette un petit flirt de vingt ans
    Qui me fasse oublier que l’amour est un commerce
    Dans les bars de la cité :
    Oui mais oui mais pas dans ...
    Dans dans dans

    Mon jardin extraordinaire
    Un ange du Bizarre un agent nous dit
    Etendez-vous sur la verte bruyère
    Je vous jouerai du luth pendant que vous serez réunis
    Cet agent était un grand poète
    Mais nous préférions Artémise et moi
    La douceur d’une couchette secrète
    Qu’elle me fit découvrir au fond du bois
    Pour ceux qui veulent savoir où ce jardin se trouve
    Il est vous le voyez au cœur de ma chanson
    J’y vol’ parfois quand un chagrin m’éprouve
    Il suffit pour ça d’un peu d’imagination
    Il suffit pour ça d’un peu d’imagination
    Il suffit pour ça d’un peu d’imagination !


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